L’octuple champion du monde de BMX Flat, Matthias Dandois, revient sur le devant de la toile avec une vidéo qui le met « en Seine » dans un Paris sous couvre-feu, dans des rues vidées de toute vie. L’occasion pour Le Closet Magazine de l’interviewer sur sa discipline, sa carrière, et ses envies.
Matthias Dandois est un habitué des caméras. Après plusieurs vidéos, des Podcasts et une expérience cinématographique, il se met à nouveau en scène dans le Paris fantomatique pendant le couvre-feu. Au guidon de son BMX, il dévale les artères emblématiques de la capitale, de l’Etoile, au Sacré-Cœur, en passant par la statue de la liberté, le pont de Bercy ou le Boulevard Saint-Germain. Une balade pleine de poésie, au son de la mélodie mélancolique de Victor Solf, débute alors parmi les lieux mythiques de la capitale, incroyablement déserts. Un Paris jamais vu, calme et silencieux… le final est en apothéose, avec une session exceptionnelle à l’intérieur de l’Opéra Garnier !
C’est à l’occasion de la présentation de sa toute nouvelle vidéo que nous avons rencontré Matthias… Interview réalisée par visioconférence afin de respecter les gestes barrières !
Le Closet Mag: Tout d’abord la question appropriée en ce moment, comment vas-tu ?
Matthias Dandois : Impeccable ! Franchement, cela a été une super année. J’ai réussis à me poser un peu pour la première fois en quinze ans. J’étais jusqu’alors dans l’avion toutes les semaines. J’ai pris cette année le plus positivement possible en me disant que c’était opportunité pour rester chez mois, passer du temps avec ma copine, et faire le point sur ce que j’ai envie de faire avec ma carrière. J’ai essayé de transformer une situation très négative, qu’est la pandémie, en quelque chose de positif. Donc tout va très bien.
Tu as trouvé donc un coté positif au confinement…
Oui, mais là je serais super content si cela repartait un peu…
Comment la pandémie a-t-elle impacté la pratique de ton sport et ta préparation ?
Ma dernière compétition remonte au 26 février 2020. Cela fait presque un an que je n’ai fait de compet alors que d’habitude on en faisait jusqu’à deux par mois. Alors oui ça m’a beaucoup impacté. Après, ma préparation pas vraiment a part que je n’ai pas pu trop aller à la salle de sport. Désormais je m’entraine chez moi avec des haltères que j’ai acheté.
Tu as suivis la mode du home training comme tout le monde avec les applications sportives…
Exactement, je me suis mis à fond au yoga, J’ai continué ma routine sportive que je faisais à la salle de gym, J’avais mon coach en Visio … Confinement quoi.
Peux nous en dire plus sur ta discipline, le BMX Flat ? En quoi consiste-t-elle ?
Les BMX flat c’est la discipline du BMX Freestyle qui consiste à faire des tricks sur un sol plat. On n’a pas besoin de rampe ou d’artifice ; il faut juste un vélo, un sol plat et un cerveau car il y a un coté créatif qui est vachement important. Du coup pour les gens qui connaissent, ça serait un peu comme de la danse sur un vélo … du break dance sur deux roues.
Et comment tu as découvert cette pratique sportive ?
Dans l’émission TV « c’est mon choix » qui était présentée par Evelyne Thomas. Quand j’avais douze ans, une superbe après midi pluvieuse où je regardai la télé, il y avait un mec qui faisait une démo de BMX. Je crois que je faisais du foot et j’en avais un peu marre de me faire gueuler dessus par l’entraineur. Je voulais faire un truc avec mes potes, et j’ai vu ce mec là faire du BMX. On a commencé a faire un petit groupe de riders dans ma ville et ça a commencé comme ça.
Le BMX flat est reconnu maintenant comme sport olympique …
Alors, le BMX Freestyle parc est reconnu comme sport olympique. L’UCI a reconnu le BMX Flat il y a deux ans et du coup ce sont eux qui organisent toutes nos compets et c’est devenu beaucoup plus structuré dorénavant. C’est assez fou pour nous, qui venons d’un sport urbain, de nous retrouver dans les délégations de la Fédération Française de Cyclisme à représenter la France dans des compétitions internationales.
Et donc les jeux olympiques c’est encré dans ta tête comme un objectif ?
Oui, à voir, c’est encore loin en 2024. Ca serait un beau point final à ma carrière de gagner un titre olympique à Paris chez moi en 2024.
Finalement, l’univers assez encadré du sport UCI et du sport olympique avec l’univers assez strict sans règle du BMX est ce que ça peut vraiment coller ? Ça ne va pas un peu dénaturer le sport ?
C’est une très bonne question, Ca a vraiment fait débat quand on a été reconnu par l’UCI. Je pense que tout le monde a ses propres convictions et tout le monde est encore libre de faire du BMX dans la rue pour soi moi. Je fais du BMX pour moi dans la rue tout les jours. Mais parfois, il faut faire des compétitions qui sont encadrées par l’UCI. Je pense qu’on peut faire les deux. On peut tous s’entendre et bénéficier des uns des autres et c’est ce qui se passe en ce moment. Donc oui il y a plein de gens qui vont dire que ça dénature le truc ; moi je dis que ça ne le dénature pas car ça le fait évoluer, donc c’est bien …
On t’a découvert dans l’univers du cinéma dans le film de Axelle Laffont dans Milf, on a également vu que tu avais lancé un podcast « What does It take » avec notamment Danny MacAskill on te voit maintenant aussi dans la vidéo « Paris I love You ». Tu as besoin de multiplier les projets. Es tu un hyper actif ?
Un petit peu. C’est vrai que être pro rider moi ça me suffisais plus. Dernièrement, j’avais envi de faire autre chose, qui me sorte un peu de ce monde là. C’est vrai que le monde du BMX flat c’est un tout petit monde au final. Je n’ai vraiment pas envie de me retrouver à être un gros poisson dans une petite mare, c’est le pire truc qui pourrait m’arriver. Donc j’ai eu l’opportunité de faire du cinéma, un peu de mannequinat, j’ai ma boite de production vidéo maintenant avec mon agent. Ça me permet aussi un peu de penser à l’avenir, à mon après carrière sportive. Voilà aujourd’hui on arrive avec cette nouvelle vidéo filmée dans Paris confiné avec un fin feu d’artifices à l’Opéra Garnier qui est pour moi le plus beau spot de Paris. En plus, 2020 c’est une année où il n’y a pas eu du tout de compétition. C’était hyper important pour moi, pour mes partenaires, et pour ma discipline de faire des projets un peu digitaux qui sont mis sur youtube, sur les réseaux sociaux, pour qu’on continue à faire parler de la discipline. C‘est pour tout ces raisons que j’ai sorti cette vidéo.
Comment t’es venue l’idée de faire cette vidéo dans un Paris totalement vide, fantomatique ?
Je pars toujours du principe qu’il y a du positif dans toutes les situations même les plus merdiques. C’est vrai qu’on est dans une situation catastrophique au niveau sanitaire et économique… mais ça nous a créé un playground de dingue, la nuit dans Paris, un moment où il y a vraiment personne. C’est vrai que ça fait un peu un décor de cinéma ! On a fait des images jamais vues d’un Paris complètement vide ! Et puis surtout nous avons réussit à tourner des images dans l’Opéra Garnier qui est d’habitude un lieu inaccessible. La Covid nous l’a rendu accessible ! Donc c’était vraiment histoire de rendre une situation négative en une situation positive.
Tu as quasiment réussis à faire du BMX un art finalement à travers tes vidéos. L’opéra Garnier, temple de l’Opéra et de la danse, c’est une sorte de consécration toi qui le comparait ta discipline au break danse ?
Oui, c’est clair j’essaye vraiment de pousser ma discipline au maximum et de la sortir du contexte purement BMX. Encore une fois c’est un petit monde donc j’ai vraiment envie de la faire découvrir au plus grand nombre. Moi, j’en ai vu pour la première fois à la télé ; donc si il ya un kid qui peut voir ma vidéo dans Paris et qui se dit, tiens au lieu de faire du foot ou quoi je veux faire du BMX avec mes potes, j’aurais gagné mon pari.
Comment tu vois ton avenir après ta carrière, après les JO de 2024 ?
Déjà ça serait bien de les gagner, finir sur une note positive ! ça va être du taf pendant quatre ans et puis après… surement produire du contenu vidéo pour d’autres athlètes ou pour d’autres marques. J’adore la photographie, j’adore la vidéo et je vais essayer d’utiliser tout ce que j’ai appris pendant ma carrière au niveau artistique, faire de la prod vidéo, pourquoi pas un film … on verra.