Ispo 2016

Cette année j’ai décidé de partager avec vous une de mes marottes. En début de chaque année je me rends à Munich pour participer à l’Ispo, ce nom qui sonne comme une convention pharmaceutique est le plus grand salon du monde dédié à l’industrie du sport.

En plus de voir les potes du milieu et de manger des wursts, j’ai décidé exceptionnellement de bosser un minimum en révélant la raison principale de ce pèlerinage annuel. Habituellement, j’y viens purement à des fins de veille stratégique, je flâne dans les allées et découvre aux détours de ce bazar steroidé les prochains phénomènes de notre quotidien.
J’entends déjà les sceptiques s’interroger sur le bien fondé d’une revue d’articles de sport sur un site de mode, n’oublions pas que l’industrie du sport est à l’origine du phénomène Sneakers, que c’est d’un groupe de skaters qu’est parti la mode du slim et que les surfeurs ont popularisé les chemises pendelton à carreaux à une autre époque. Timberland, trucker hat et bientôt le retour des pantalons dickies, toutes les grandes tendances du streetwear ont croisé la route d’un baroudeur du sport à un moment donné qui les a ramené sur la route du mainstream. Et oui les sportifs malgré leur air nonchalant  sont des précurseurs de mode si gentillement baptisés trendsetters. Tout comme les collections de haute-couture, la mode sportive finit indubitablement par se déverser dans la rue.


Outre la mode, le salon est aussi un baromètre de la santé de l’économie française car qu’on le croit ou non la France reste un poids lourd dans le monde du sport via le ski, la glisse et l’outdoor
Les halls ont bien changé depuis une décennie que je les arpente. Première constatation, l’électronique est le renouveau du sport, l’univers de la glisse et des sports d’équipe ont peu à peu fait de la place aux montre/cardio/GPS/podomètre. Désormais polar, fit bit, jabra et autres ont désormais pignon sur rue et bizarrement se sont des produits qu’une fois de plus on retrouve au poignet des citoyens lambda à grande échelle.

Côté vêtement mes coups de coeur sont d’Ilse jacobsen, une petite pépite venue du nord, les imperméables en caoutchouc aussi bien que les bottes sont de véritables tueries. La veste de survie Black Yak plus légère que l’eau et 15 fois plus resistante que l’acier a mis tout le monde d’accord mais la palme de la plus belle gamme technique est décerné à Falke running. C’est fonctionnel, c’est design, c’est sobre et c’est beau!

Fan de sacs que je suis je ne pouvais fermer les yeux sur le nouveau sac à dos de the NorthFace ainsi que Douchebags et sa gamme de sacs modulables de ski.

Pour les accessoires le Flowstick, un dispositif articulé qui garantit une stabilité à toute épreuve lors de vos prises de vue dans les situations les plus incongrues.

Côté fun il y a Halfbike, un vélo désign en station debout, le kayak pliable d’Oru kayak et surtout Icaros et sa drôle de machine qui simule la sensation de vol en plein air.  

Pour la vie pratique, gardez un oeil sur Pendix innovation qui permet de transformer n’importe quel vélo en bicyclette électrique. Plus discret mais non moins efficace, les nouvelles semelles artic grip de Vibram sont tout simplement bluffantes. Fixées sur des petites runners saucony, aucune chaussure de haute montagne n’a pu soutenir la comparaison pour les tests sur bloc de glace.

Ces dernières années, on a redécouvert les propriétés de la laine mérinos et de la céramique pour leurs propriétés de légèreté, de respiration et d’isolation mais ça c’était avant…que les chercheurs de Colmar ne se penchent sur le cas du graphite. Vous savez la matière des mines de crayons. Figurez vous que l’on peut faire des vêtements avec qui sont encore plus respirants, légers, déperlants, bactériogène avec séchage rapide que tout ce que vous avez pu voir jusqu’à présent.

Il faut savoir que même les zips sont voués à évoluer. Exit les fermetures étanches l’avenir est dans le Zip aquatique à l’instar de Norrona comme autre témoin des technologies détournables dans la mode urbaine.

Pour les plus curieux d’entre vous, les halls réservés au sourcing vous tiendront au fait des matériaux qui seront bientôt repriss par les grandes chaînes de distribution. Mais à ce stade je pense que vous ne quitterez plus la Bavière.


Au fait, n’hesitez pas à prendre une chambre au Flushing Meadows, le best kept secret de Munich!