Une après midi avec Axelle Etienne et Koumba Larroque
Tout ce que le monde peut compter comme sportifs de haut niveau a rongé son frein. Attendant patiemment. Ajustant les battements de leur coeur au fil des annonces et des rumeurs. Tenues en haleine, l’attente n’aura pas été vaine, les olympiades auront finalement lieu, sans public, mais avec des athlètes plus remontées que jamais. A l’heure où nous écrivons ces lignes nos 2 ambassadrices ont déjà pris leurs marques à Tokyo. Nos jusqu’au-boutistes ont redoublé d’efforts, remis leur équipement, prêtes pour le fameux extra-mile des américains.
L’évidence n’existe pas en sport, l’organisation chaotique des Jeux Olympiques nous l’a encore prouvé. Nos 2 interlocutrices en sont bien conscientes. Certes leur mainmise sur les compétitions internationales semblait leur assurer une qualification aux J.O., mais il y a une différence entre faire acte de présence et avoir une chance de médaille. Or, Axelle Etienne et Koumba Larroque représentent les plus grands espoirs de médailles de la délégation française. Quelle pression pour ces demoiselles de respectivement 23 et 22 printemps, qui ont plus en commun qu’uniquement porter haut et fort le maillot tricolore. Championne du monde juniors, Championne d’Europe et Vice-championne du monde de lutte, Koumba a l’or dans le viseur. Axelle, quant à elle, est aussi championne du monde juniors et médaille de bronze aux championnats du monde de BMX de 2019. Une interview croisée pour un destin croisé s’imposait.
Notre rencontre est due à l’heureuse initiative de votre agence de communication Crescendo management, J’imagine que vous connaissez bien ?
Koumba : Pas vraiment, on a vraiment échangé pour la première fois ce matin. Lors de notre session photo précédente.
D’accord, j’ai relevé pas mal de similitudes dans votre parcours. Par exemple, vous avez commencé approximativement au même âge et pour des raisons similaires :
Axelle : J’ai commencé le BMX à 8 ans pour imiter mon frère. J’ai tout de suite accroché, mon entrée a été la compétition. J’ai vite été performante et j’ai voulu progresser.
Koumba : J’ai commencé à l’âge de 9 ans à Sainte-Geneviève-des-Bois, en région parisienne, pour imiter mes 2 grands frères. Il faisait déjà de la lutte et j’étais proche d’eux. On jouait tout le temps ensemble et j’étais bagarreuse. En outre, j’adorais les accompagner à l’entraînement et j’étais attirée par l’échauffement. Ça avait l’air trop fun ! Il n’y avait pas énormément d’activités extra scolaires dans ma ville et c’était aussi plus pratique pour ma mère. L’entraîneur venait chercher la fratrie. Par la suite, mon petit frère et ma petite sœur nous ont brièvement rejoint.
Qu’est ce que le sport de haut niveau vous a apporté ?
Axelle : Le sport m’a fait grandir. J’ai été en Pôle France assez jeune, j’ai gagné en maturité. Grâce aux compétitions, j’ai beaucoup voyagé. J’ai appris à maîtriser la pression, les émotions !
Koumba : J’avais tendance à être hyper active et je suis hyper compétitive. Quand je m’investis dans quelque chose, en l’occurrence le sport, c’est beaucoup plus qu’un loisir, c’est pour gagner. Le sport m’a aidé au niveau de la détermination. Cela m’a permis de me canaliser et de me concentrer sur un objectif.
Vous avez connu une grosse blessure en 2018, comment est-ce que l’on se relève de cela?
Axelle : C’est très dur, on nage en plein doute. Dans mon cas, j’ai eu beaucoup de bonnes performances et tout s’est arrêté subitement. On loupe des compétitions, on a du mal à retrouver un niveau décent et surtout il y a la peur de se blesser de nouveau. En 2018 quand je me suis fait mal à l’épaule et cela a provoqué un enchaînement de blessures. Je n’y croyais plus, j’ai beaucoup travaillé avec un coach mental, puis la remontée a été spectaculaire. La trêve du confinement m’a aussi aidé, ça m’a laissé un peu plus de temps pour m’entraîner davantage et me renforcer !
Koumba : J’avais perdu du plaisir, j’avais mal et il y avait la pression des championnats du monde et des qualifications aux J.O. Évidemment, les blessures font partie de la vie d’un athlète mais celle des finales des Championnats du Monde 2018 m’a marqué parce qu’elle m’a privé de ma première médaille d’or en championnat senior. J’ai eu du mal à reprendre confiance en moi, j’ai vu une psy et j’essaye de ne pas être trop dure avec moi-même. Le report des J.O a été bénéfique en cela car il est très important de ne pas se précipiter et j’ai utilisé ce temps pour faire un travail sur moi-même et revenir plus forte physiquement et surtout mentalement.
J’ai vu que vous vouliez devenir kiné toutes les 2, pourquoi?
Axelle : Je prépare mon après-carrière. Je voulais un métier qui aide les gens. Et comme j’ai déjà eu pas mal de blessures, je pense comprendre encore mieux les sensations des patients. Du coup je fais des études adaptées à mon emploi du temps. D’ailleurs je suis en pleine période de révision.
Koumba : Une carrière de lutteuse c’est court et ce n’est pas le sport le plus rémunérateur. En plus, j’ai toujours voulu faire le métier de kinésithérapeute dans le sport. J’en ai côtoyé pas mal à force de blessures, ils m’ont beaucoup aidé. J’ai pu échanger avec eux, voir leur métier. Quand j’ai pensé à ma reconversion, je me suis naturellement tournée vers ça et c’est aussi un moyen de garder un lien avec le milieu du sport.
En attendant, quelle est la prochaine étape ?
Axelle : J’ai eu un rdv manqué avec les J.O
Koumba : Une petite revanche olympique