Petit retour sur l’histoire de la saucisse qui ravît nos esprits en cette période de BreadandButter.
Chaque année, les estomacs allemands digèrent 800 millions de Currywurst, dont 70 millions pour la seule ville de Berlin. Le plat est si populaire que les abattoirs de l’usine volkswagen de Wolfsburg en produisent 3.5 millions par an pour ses employés. Snack ultime, tout politicien qui se respecte se doit de poser une saucisse (wurst) à la main pour battre campagne.
On pourrait fantasmer sur les origines orientales de celui qui a introduit ce trésor national mais la vérité est moins exotique malgré les deux dames qui s’en disputent la maternité.
La version officielle porte aux nues Herta Heuwer. Au sortir de la seconde guerre mondiale, elle aurait troqué de la gnôle à des soldats alliés contre de la sauce Worcestershire et du curry. A Charlottenburg, le quartier rouge local, la sauce (Chillup) accompagnée des 100 000 saucisses à la semaine qu’elle sert aux ouvriers qui reconstruisent la ville fait sa fortune. Elle en dépose le brevet au grand dam de Kraft Foods qui tente à maintes reprises de s’accaparer les droits du précieux assaisonnement.
L’autre légende est plus romancée et soutenue mordicus par Uwe Timms dans son livre sur les origines de la currywurst « Die Entdeckung der Currywurst ».
Cette dernière aurait été créée à Hamburg en 1947 par une “Jane Doe” qui aurait accidentellement brisé 2 “dame-jeannes” de curry et ketchup en montant des escaliers. Le caractère goûteux de la mixture la poussa à en faire profiter les clients de son stand. Uniquement basée sur les souvenirs d’enfance de l’auteure de l’ouvrage, aucun fait n’a été corroboré, et aucun ayant droit ne s’est jamais manifesté Dur alors de lui accorder du crédit.
Non contente d’avoir deux lieux de naissance, la currywurst a aussi deux habitudes de consommation. Stigmate de la scission Est/Ouest, il paraît que les natifs de Berlin Est mangeraient des Currywurst sans la peau et ceux de l’ouest avec !
Par Oscar Mayer