Texte: Lyfe Jennings pour leCloset Mag #4
Illustration: Toki
Le 23 décembre 2011 au matin, jour de la sortie de la Jordan Concord, un buzz leur vole la vedette : Tyreek Amir Jacobs aurait été tué dans un centre commercial du Maryland après l’achat de ses nouvelles J’s! La toile s’affole des messages de soutien à la famille du lycéen se multiplient, pas moins de 12000 personnes rejoignent 8 groupes Facebook. Darren Rovell, le célèbre journaliste de CNBC, Twitte l’info à ses 150000 followers. Pourtant la police du coin publie un démenti, certes des turbulences ont bien eu lieu autour des jordans, mais sans issue fatale.
Ce qui s’avère n’être qu’un canular nous ramène vers des heures moins glorieuses du sneaker game, les années 80!
En 1985, Shawn Jones est abattu à Detroit pour une paire de Fila. En 88, on retrouve le corps d’Eric Allen poignardé avec un couteau de boucher toujours pour des baskets. En 1989, le jeune Michael Eugene Thomas est étranglé par son coéquipier du lycée pour ses Jojos. Les années 80-90 furent le théâtre de milliers de faits-divers ayant pour origine la convoitise de baskets. 50 par mois pour la seule ville de Chicago ! L.A Gear, Avia, British Knights, Troops, Reebok et Jordans sont dans le collimateur de ces charognards qui n’hésite pas à se servir aux pieds d’autrui.
Sans tomber dans ces extrêmes, la France ne fut pas en reste, les Halles et le marché de Clignancourt s’en souviennent encore. Il suffit de mentionner les noms des Dragons, des Vicieux ou de la Secte pour donner des palpitations aux victimes ou tirer des sourires aux anciens Zoulous.
En dépouillant, les assaillants font plus que prendre des vêtements, ils s’approprient un statut car ces marques sont synonymes de luxe. Certes, les valeurs et les codes déviants des gangs sont les premiers fautifs à l’instar de ce gang de Boston « The Intervale » qui ne jurait que par Adidas et intégrait 3 doigts dans le handshake en hommage aux 3 bandes ! Le marketing vendeur de rêve n’est pas innocent non plus dans ce processus d’attiser toutes les convoitises.
Aujourd’hui un vol de sneakers relève plus de l’incident conjugal, demandez donc à Gilbert Arenas s’il a pu récupérer sa collection chapardée par son ex.