6′ in the morning, alors que certains sont encore plongés dans leurs rêves, une poignée de braves font crisser leurs semelles en direction de la gare récemment rénovée de Dakar. Vêtues de lycra spandex et autres tenues aussi courtes que moulantes. Ces âmes que l’on pourrait croire égarées ont, pour certaines, traversé des continents dans l’unique but de se retrouver parmi leurs pairs, 12 340 participants, prêts à dévaler les kilomètres de la troisième édition du marathon Eiffage de Dakar.
Ce projet fou, fou, fou est né de l’initiative du directeur général d’Eiffage Sénégal, Gerard Senac. L’histoire retiendra qu’en accompagnant sa femme au mythique marathon de New York, ce dernier fut séduit par la ferveur de la grand messe américaine. C’est ainsi qu’aidé par ses amis caïmans (club dakarois de course à pieds) menés par leur président Michel Théron, le DG s’affaira à la première édition. L’idée principale étant de “Faire différemment avec les femmes et les hommes qui nous accompagnent” dixit le Directeur Général. Comme un alignement des planètes, l’inauguration de l’autoroute leur donne l’excuse parfaite, si ce n’est l’occasion rêvée de lancer cette course d’ampleur par le nombre de participants et atypique par l’ambiance. Résultat des courses, la première édition du marathon Eiffage de Dakar est adoptée par la population qui abonde à plus de 20 000 participants autour du parrain, Hailé Gebrselassie. 2021 voit se déroulée la 3ème édition malgré l’incertitude sanitaire qui force les organisateurs à baisser la jauge. néanmoins, ce ne sont pas moins de 12 340 âmes qui vont se répartir entre 4 disciplines (randonnée, 10km, semi-marathon et marathon). Le parcours a lui aussi été repensé de manière à faire découvrir ou redécouvrir les lieux emblématiques de la capitale tels que la Place du Souvenir, la Mosquée de la Divinité ou bien encore le Monument de la Renaissance au rythme endiablé du mbalax. L’ambassadeur de France, son excellence Philippe Lalliot, nous rappelle à juste titre que nombre de ses bâtiments historiques ont été restaurés par le groupe Eiffage qui, fort de ses 95 années de présence sur le territoire sénégalais fait montre d’une expertise inégalée dans la restauration culturelle et patrimoniale. Néanmoins, c’est encore Gérard Senac qui le résume le mieux lorsqu’il affirme : “Dans 1m3 de béton, il n’y a pas que du béton, il y a un peu d’histoire, un peu de culture, un peu de sport”. Effectivement, durant les 2 jours sur lesquels s’étend le marathon abritent un évènement international à la fois sportif, culturel, citoyen et social sur des airs à la manière du grand bal dans la plus pure tradition sénégalaise. On se retrouve immergé dans ce que la société sénégalaise a de plus beau, la bienveillance festive enrobée de solidarité. C’est bien là que réside le tour de force des organisateurs.
A l’instar du marathon de New York, l’événement de Dakar pourrait vite se transformer en une opération économique rentable. Générant des opportunités pour l’économie locale, les autres partenaires comme le ministère de la santé et celui le ministère des sports et des partenaires techniques, tout comme la fédération sénégalaise d’athlétisme et le comité Olympique ne s’y sont pas trompés et ne rechignent pas à donner un coup de main. Déjà connu pour son industrie touristique, le pays pourrait mettre à profit la fameuse culture du pays, la teranga vue comme la capacité d’accueil à la sénégalaise. C’est donc le secteur de la restauration, du transport, de l’assurance et de l’hôtellerie qui pourrait bénéficier d’un événement d’une telle magnitude, car on pourrait voir affluer des coureurs en quête d’un connexion avec la mère patrie, avec l’ile de Gorée comme point de ralliement des peuples du monde entier.