Steven Smith, le parrain part1

A l’heure où nous rédigions cet ITW, nous étions en 2013 pour le 8ème opus de LCM, les InstaPump Fury avaient déjà un statut d’icône qui perdurait depuis 1992 et nous ne pouvions nous résoudre à passer à côté d’un designer star de la culture sneaker sans lui poser quelques questions. L’homme est un puit de science du footwear design, il est passé par toutes les boîtes et aime tellement partager qu’il nous aura fallu 2 numéros pour retranscrire un centième de ses anecdotes.

4 ans plus tard, cet article est plus que jamais d’actualité aujourd’hui avec le retour en fanfare de l’InstaPump dans une version kit 2017. Voici la prière partie.

Steven Smith, vient d’une ville industrielle du Massachusetts. Il est diplômé de Design Industriel Design du Massachusetts College of Art and Design avec une spécialisation en Beaux arts, design de composants électroniques et produits de grande consommation. En sortant de l’université, il entend parler d’un boulot chez New Balance, se présente à l’entretien et décroche le job le lendemain.

40 ans plus tard, il fait bénéficier les plus grandes entreprises de son savoir-faire, entretien avec un parrain du design footwear.

Quelle est la première sneaker que vous avez désignée?

Une des premières est New Balance 428 de Basketball. Ensuite, il y a la 996 et les 576.

Tous les designers que j’ai approchés jusqu’à présent sont des coureurs, en quoi la course vous influence-t-elle? 

Je coure depuis que j’ai l’âge de 10 ans avec ma grande sœur. Cela m’aide à comprendre les besoins des consommateurs. Ça m’aide aussi de chausser la taille échantillon (9 U.S). J’essaye toujours de courir avec mes propres designs histoire de vérifier que c’est quelque chose que les consommateurs aimeraient porter. J’adore courir cela me permet de penser a à mes projets.

Quel est le projet dont vous êtes le plus fier? 

Professionnellement, des protections que j’ai faites pour les membres du Stryker de l’armée. Je suis heureux de savoir que j’aide à sauver des vies. Personnellement, c’est sans aucun doute ma fille.

Quel est votre top 5 ultime?

Nike Sock Racer, Adidas Regatta, Reebok Pump Fury, Etonic Street Fighter KM, et Adidas Gazelle.

A quoi ressemble la journée type d’un footwear designer? 

Hmmm… un footing a à 5:45 du matin. 4 shots  d’expresso. Une fois au bureau une veille sur les sites,  quelques recherches, puis PC et tablette graphique Wacom pour une séance de sketchs. Illustrator, Photoshop et Sketchbook Pro aussi. J’ai toujours un bloc-notes sur moi, je gribouille en permanence. Ensuite, je fais un tour au service nouveaux matériaux, un petit arrêt au département samples pour voir l’évolution des projets lancés puis retour devant l’ordinateur. Entre temps, j’ai des réunions avec les gars du marketing ou du développement. Sans eux, rien n’est possible, il faut une équipe pour concevoir les meilleurs produits.

Est-ce que vous prenez les spécificités européennes ou asiatiques dans votre processus créatif ? 

Absolument. Un de mes projets préféré concernait un coureur japonais d’Ekiden. Elles ont ensuite été adoptées par Paula Radcliffe qui a battu le record du monde de semi- marathon.

Vous avez fait du chemin depuis vos débuts. En quoi vos compétences ont-elles évoluées? 

A mes débuts, il n’y avait pas d’ordinateurs. Nous n’avions que des faxes pour envoyer nos croquis aux usines. Je devais même couper mes propres modèles à la main. J’ai dû me mettre à jour et me former à de nouvelles approches telles qu’Illustrator et 3D pour m’adapter aux technologies modernes. Aujourd’hui tout est informatisé et peut se faire sans fil, en un instant sur  Internet comme cet article. Je dirais que les premières heures avec leur lot de travail manuel m’ont aidé à avoir une approche plus concrète et tangible de la conception d’une chaussure de sport.

Dans ma carrière, je n ‘ai jamais cherché à créer des icônes, mon but a toujours été de faire la meilleure chaussure à l’instant T. Si elles résistent à l’épreuve du temps cela prouve juste que nous étions dans le vrai.

Vous ne travaillez qu’avec les géants de l’industrie, les petites boites ne vous intéressent pas ?

Si ! Elles ont un sentiment d’urgence que j’aime beaucoup. Il y a aussi moins d’étapes, moins d’intermédiaires avec droit de veto. New Balance était de taille plutôt modeste quand j’y suis arrivé. J’aime à penser que j’ai contribué à transformer l’entreprise en ce qu’elle est aujourd’hui. Il y a un peu le même état d’esprit aujourd’hui au siège d’Adidas à Portland. Je jubile.

Qu’est-ce qui vous grise en tant que designer? 

Voir quelqu’un qui a sorti de l’argent de sa poche pour acheter des shoes que j’ai conçu, les utiliser à bon escient. Même si c’est marrant de voir des athlètes performer ou des célébrités défrayer la chronique avec.

Qu’est-ce que vous surveillez en ce moment ou plutôt qui ? 

Je suis assez fier de ce que l’on fait chez Adidas. Je regarde aussi ce que fait Tinker vu que c’est un copain. J’aime aussi Chrome, ils font de bons produits.

Quel conseil est-ce que vous donneriez-vous à un nouveau venu ? 

Vous pouvez réaliser vos rêves les plus fous. Prenez votre temps et ouvrez vos oreilles. Soyez fier de ce que vous faites mais restez humble. Essayez d’apprendre une nouvelle chose chaque jour, cela ne pourra que vous rendre meilleur. Acceptez de ne rien savoir, cela vous permettra d’en apprendre plus.

Vous désignez autre chose que de chaussures ? 

Oui, je fais d’autres produits de sport. J’ai aussi travaillé pour l’armée ainsi que de l’électronique comme sous-traitant pour Bell Labs. Je fais aussi du graphisme pour les marques.

Steven Smith est aussi a à l’origine de la première chaussure avec une voute totalement en fibre de carbone , la Reebok Fury…To be continued.

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